[Critique] Argo, l'affaire CIA déclassifiée de Ben Affleck

Publié par Céline le 28 Octobre 2012

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"Argo est tiré d'une histoire vraie qui a bien failli virer au drame. En 1979, une douzaine d'Américains avaient été pris en otages dans leur ambassade en Iran. Six d'entre eux étaient parvenus à s'échapper et à se cacher auprès de l'ambassadeur canadien Ken Taylor à Téhéran. La CIA a alors tout mis en œuvre pour les ramener chez eux.".

 

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Voilà, le décors est posé et c'est ce qui m'a plu. Pour être honnête, je n'ai pas regardé la bande-annonce avant d'aller à l'avant-première. Je ne voulais pas avoir d'idée dans la tête avant de le voir : film de guerre ou film à suspens, mitraillettes ou angoisse, je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Je ne me suis pas renseignée non plus sur la finalité de l'opération de la CIA, pour ne rien me gâcher. Et c'est ce que vous devriez tous faire. Quoi que finalement, regarder 30sc de la bande-annonce ne gâche rien ;-)

 

 

La mise en place d'une histoire dans l'histoire

 

Toujours très difficile de vous parler d'un film sans vous dévoiler les plus belles parties de l'histoire, cependant avec Argo c'est un peu plus simple car vous connaissez déjà le synopsis : une période critique en Iran, une ambassade américaine prise d'assaut, 6 employés échappés et réfugiés chez l'ambassadeur du Canada, un état américain qui veut les ramener. Tony Mendez (joué par Ben Affleck), meilleur "extracteur" de la CIA, va devoir échaffauder un plan très rapidement pour aller les chercher. Impossible d'y aller avec des armes et un commando, il faut être plus subtile, c'est pour ça qu'on l'appelle. Il va alors monter un "faux film" dont une partie du tournage se fait dans les décors iraniens et faire passer les 6 "otages" pour des membres de son équipe.

Un challenge totalement barré quand on sait que ça s'est vraiment passé comme ça. Digne d'un scénario d'Hollywood c'est le cas de le dire. Tony Mendez va alors tout faire pour que ce faux film, nommé "Argo", soit crédible : producteur de renom, acteurs recrutés, scénario écrit, conférence de presse, création d'une affiche et d'un storyboard... 60% du film sera la mise en place de ce plan de sauvetage abracadabrant, 30% sera l'attente des 6 échappés et 10% sera la fin, la tentative d'extraction...

 

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Une période politique qui a changé le monde

 

J'avoue être fascinée par la fin des années 70 et sa guerre d'Iran. Je pense que ça date de ma première lecture du célèbre livre de "Jamais sans ma fille" de Betty Mahmoody. J'ai dévoré ce livre et me suis plongée dans cette histoire des dizaines de fois depuis mon adolescence. Plus tard, bien plus tard, j'ai découvert l'animation "Persepolis" de Marjane Satrapi. Si "Jamais sans ma fille" (adapté en film ensuite) a été une révélation, " Persepolis" a été la confirmation que cette période m'intéressait et encore une fois. De la chute du chah d'Iran à la prise de pouvoir de l'Ayatollah Khomeini : un changement qui a perturbé la face du monde arabe et des relations politiques avec l'occident.

Avec Argo, je trouve encore un autre angle de cette révolution. Le tournage de l'émeute au début, dans l'ambassade américaine, est soufflant ! Angoisse, rage, haine, peur, colère, précipitation... On sent sincèrement que tout bascule et on a l'impression d'y être. "Pour plonger les spectateurs au cœur de la foule en colère, Ben Affleck a demandé aux cadreurs de s'habiller comme des figurants et de se munir de caméras 16 mm pour tourner des images sur le vif, tout cela dans le but de donner une impression d'images d'archives." >> Lire d'autres secrets de tournage sur Allociné.

 

(bande-annonce plus complète)

 

 

 

 

Un suspens à te bouffer les ongles

 

Il faut être honnête, bien qu'alternant angoisse, attente et humour (John Goodman vous fera marrer plus d'une fois !), il y a quelques longueurs, on se demande quand va arriver l'action. Déformés par des années de films de guerre avec des mitraillettes de tous les côtés, on attend que ça pète. Mais au final, c'est surtout la mise en place de l'histoire qui est intéressante. Tout est une question de crédibilité, de détails et surtout de confiance.

Les 15 à 20 dernières minutes sont saisissantes, vous n'en pourrez plus ! Happy end ou pas, le propos n'est même pas là, seul le timming va vous rendre dingue. Vous serez scotché à l'écran, bougeant sur votre chaise, prêt à pleurer et prendre la tête dans vos mains ou à applaudir de soulagement. L'angoisse est clairement palpable dans la salle et dans le film. Un film à vous faire défriser le plus septique. Une fin excellemment bien menée qui clos un film très prenant.

 

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(cliquez sur les images pour agrandir)

Ben Affleck, bien plus qu'un acteur

 

Lors de l'avant-première, on a pu rencontrer très brièvement Ben Affleck, donc réalisateur et acteur principal de "Argo". A base de questions un peu "basiques" de l'animateur, on a cependant eu face à nous, LE réalisateur, celui qui voulait voir bien au-delà de l'histoire déclassifiée. Fini l'époque des films à l'eau de rose ou de Dardevil (qu'on lui a pardonné du coup), avec ce 3e film, Ben Affleck montre clairement qu'il a un vrai talent pour la réalisation. Montage, ambiance, jeux d'acteurs, plans photos... Après Gone Baby Gone et The Town, il s'inscrit clairement dans les acteurs-devenus-réalisateurs-à-suivre ! On en re-veut ! Argo-fuckyourself !!

 

Note finale : 8/10

note film 8 sur 10


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