JustCinema.net - le cinema/films pour les nuls - par Céline Crespin & Guillaume Faou

Le titre américain parle de lui-même : "The Martian". J'avoue que je n'ai jamais vraiment pardonné Prometheus à Ridley Scott et son dernier film Exodus ne m'a pas convaincue plus que ça... Mais avec "Seul sur Mars" mettant en scène un Matt Damon en mode survivor, la promesse fonctionne très bien !

"Seul sur Mars" est un gros mix entre "Prison break", McGyver, Gravity et "Seul au monde". Pas de ballon Wilson mais un vrai sentiment de solitude, une créativité scientifique et une envie de survivre de la part du héros joué par Matt Damon.

Un univers désertique et des effets visuels réussis

Si à la sortie du film j'ai entendu "le désert de Mad Max était bien plus canon", je ne suis pas d'accord ! Les décors très jordaniens pour la planète Mars sont superbes, la direction photo est vraiment parfaite, aucun effet de fond vert, les plans larges donnent envie de se téléporter. Cette ambiance constante rouge, version terre laterite crédibilise l'univers et l'ambiance d'une nouvelle planète encore non-colonisée.

Concernant les scènes dans l'espace ou dans la station spatiale Hermès, les designs sont modernes, bien plus beaux que les décors de Mir dans la plupart des films déjà vus. Rien de particuliers en soi mais pas de déception de ce côté là.

Coup de coeur pour les scènes de nuit et de tempête sur Mars. Les petits détails du hublot avec la nuit étoilée derrière <3

Un rebondissement toutes les 15 minutes

Pas de spoiler mais en gros, un peu comme dans Gravity, il ne suffit pas d'être abandonné dans l'espace pour que tout se mette en pause. Il ne suffit pas non plus de penser à une solution pour que tout s'arrange. La réalité (enfin le scénario plutôt) fait en sorte de faire passer les 2h15 de façon assez mouvementée avec des alternances de rythmes. Les réflexions scientifiques de Matt Damon sur les différents moyens de survie, de nourriture, de fabrication d'eau, d'oxygénation, de transport, de communication... restent presque crédibles. Personnellement je suis rentrée dedans tout de suite. Il s'adresse très souvent au journal de bord en vidéo, ce qui nous pousse encore plus à le suivre dans ses réflexions et ses déceptions.

Concernant les scènes d'actions, je n'aurais qu'un reproche à faire : la fin. Toujours pas de spoiler bien sûr mais il y avait assez de "bordel" pour que la fin soit un peu plus calme. Mais en y repensant bien, c'est un film américain, c'est Ridley Scott, donc forcément tu suspens ton souffle jusqu'au bout ;-)

Un casting bien dosé, sans fioriture

Quand j'ai découvert la bande-annonce de "Seul sur Mars" avec Matt Damon dans le rôle principal de l'astronaute oublié sur une planète... J'ai souris, repensant à son apparition assez semblable dans Interstellar.

Tenir le rôle d'un pionnier, abandonné sur une nouvelle planète, jouer le désespoir ou la certitude de s'en sortir, occuper l'espace d'une scène tout seul pendant les 3/4 du film.. C'est un challenge. On pense forcément à Tom Hanks dans "Seul au monde".

Matt Damon est très bon, il suit l'esprit du livre original de Andy Weir, avec un ton franc, détaché et scientifique. L'histoire d'un homme qui, pour survivre, va devoir imaginer toutes les situations possibles pour s'en sortir, se nourrir, communiquer avec la Nasa etc...

Autre membre du casting, Jessica Chastain, simple et charismatique dans le rôle du commandant de la mission, qui va, sans le savoir, abandonner Matt Damon. A mi-chemin entre la culpabilité et la rebellion, elle tient sa place et ne vampirise pas le rôle des autres. Parfaite, comme souvent !

Jeff Daniels, Sean Bean, Kristen Wiig, Benedict Wong et Chiwetel Ejiofor sont les membres de l'équipe de la Nasa qui cherchent des solutions, des compromis et restent parfois impuissants. Un bon groupe avec des personnalités différentes qui créés un vrai vivier d'esprits et de réactions humaines très caractéristiques dans ce genre de situation de crise. On assiste à un ballet de négociations permanentes... Très intéressant.

Propagande non dissimulée pour la Nasa

Tout au long du film, la vie de Matt Damon seul sur la planète est entre-coupée de passages sur les réflexions et les dessous de la Nasa. Comment ils gèrent les futurs budgets, la communication au public, les RP, les relations entre les différentes équipes, leurs idées, leurs décisions difficiles... Sans dévoiler la fin (j'ai versé ma larme je l'avoue), ce film est une énorme propagande pour l'organisation semi-publique américaine... avec Jeff Daniels dans le rôle du Directeur solide mais tête-à-claque et Kristen Wigg dans le rôle de l'attachée de presse.

Petite mention coup de coeur pour Sean Bean qui joue celui qui est en relation avec l'équipe d'astronautes au sein de la Nasa : pour une fois, il ne meurt pas dans le film ;-)

Petit regret sur la bande originale qui n'a rien de très originale justement. Un faux air des Gardiens de la Galaxie avec quelques chansons vintages (Abba, David Bowie...) mais surtout une BO musicale trop légère et qui passe inaperçue, composée par Harry Gregson-Williams (qui a déjà travaillé sur Prometheus, Kingdom of Heaven, Exodus).

Pour résumer : si vous aimez les films survival à la Gravity et Seul au monde, si vous aimez les décors à la Mad Max, si vous aimez Matt Damon, vous aimerez très certainement !

>> Tous les secrets de tournage du film sur Allociné

Note finale : 7/10