[Critique] Outrage de Takeshi Kitano
Chez Justcinema, nous aimons le cinéma asiatique. Nous avons donc fait appel à une experte pour vous parler en détail du genre.
On s'intéresse à Outrage, de Takeshi Kitano.
Outrage nous immerge pendant 2 heures dans le monde des yakuzas, ses meurtres, ses coups bas. Un thème classique pour Kitano, un film probablement sans surprises pour les fans du genre.
L’intrigue tourne autour de l’affrontement de plusieurs clans, soumis à un parrain aussi cruel que calculateur. Les clans s’affrontent pour récupérer argent et territoires et, au final, la succession du parrain. Bref, sans surprise, tout le monde meurt… sauf un. Le suspense ne consiste pas tant à savoir qui mourra, mais plutôt comment et à quel moment.
Pour ceux qui ne sont guère familiers des histoires de mafia japonaise, le film fournit des éléments culturels intéressants sur cette grande famille mal connue. Plus que leur sens de l’honneur, on y voit ici leur sens de la ruse, du désengagement et une logique du pardon mise à mal pour gravir les échelons jusqu’au pouvoir ultime. La phrase culte restera d’ailleurs « De nos jours, la carrière est plus importante que l’argent. »
L’intérêt du film réside ici : derrière le tableau noir de la mafia et la diversité presque créative de ses méthodes de mise à mort, on entrevoit son utilité et son omniprésence dans la société japonaise. La drogue, les tripots sont ainsi contrôlés par cette police parallèle aux méthodes peu conformes. Les quartiers sont partagés entre les familles de yakuzas qui règnent sur leur territoire et se les disputent comme à l’âge des samouraï. Même les hauts diplomates étrangers sont intégrés aux affaires louches. Une scène dans un hôtel, dans laquelle un représentant américain est photographié en compagnie féminine n'est pas sans rappeler un certain DSK.
Le film soulève pourtant bien que le monde change et que certaines traditions yakuza se perdent dans la bataille. Le rituel du doigt coupé serait d’ailleurs « un truc à deux balles ».
On s’offusquera tout de même de voir que la gente féminine, également très présente dans ce film, se distingue par son inactivité. Spectatrices des affaires masculines, les femmes sont considérées comme de simples ornements, visant à meubler les soirées des hommes. Et les « grosses vaches » (dixit le film) sont immédiatement remplacées par de jeunes brebis si cela ne convient pas aux chefs de gangs.
En bref
Un film de Yakuza qu'on apprécie même sans être fan du genre !
Note finale : 7/10
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