[Critique] Mayrig & 588 rue Paradis : l'histoire d'Henri Verneuil

Publié par Céline le 25 Mai 2012

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C'est un petit coup de nostalgie que j'amorce ici avec "Mayrig" et "588 rue paradis" (1991/1992). Un hommage à une histoire (en 2 films) que j'ai découverte étant petite et qui nous a toujours marqué dans ma famille. Je me souviens encore de ma mère et ma soeur pleurant devant ce film, on en parle souvent d'ailleurs, un peu comme si on tentait de se rappeler ces moments du film en famille le samedi soir quand j'avais à peine 10 ans. Je me souviens de mon père, passionné de culture et de connaissances, décidé à en lire plus sur la tragédie des arméniens. Et je me souviens de moi, marquée à jamais par un film qui a contribué à ma passion du cinéma aujourd'hui...

 

MAYRIG ("maman" en arménien) & 588 RUE PARADIS, les deux films magnifiques racontant l'histoire d'Henri Verneuil (Achod Malakian de son vrai nom), jeune arménien débarqué à Marseille en 1924 à l'âge de 4 ans avec son père (joué par Omar Sharif),  sa mère (jouée par Claudia Cardinal) et ses deux tantes.

 

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Une vie en deux épisodes : Mayrig et 588 rue paradis

 

Mayrig est la première partie de la vie du petit Azad Zakarian. L'exil d'une famille tranquille et réussie qui vivait en Arménie, forcée de fuir le génocide de leur pays. Arrivés à Marseille, ville de toutes les promesses, ils découvrent des gens qui fuient leurs regards et leur nom, tandis que d'autres, au hasard d'un boulanger prêtant son four pour quelques instants de cuisson, leur tendent la main.


Synopsis : L'histoire d'une famille qui sacrifie leur sommeil, leur argent, leur santé... pour la réussite et l'éducation de leur enfant. Henri Verneuil voulait faire du cinéma étant petit... Mais ces quelques mots, comme il le raconte dans le film (via la voix fascinante de Richard Berry), suffirent à effondrer tous les espoirs de sa famille. Alors, il fit des études d'ingénieur, comme pour remercier lui aussi, par quelques années de sa vie, les milles efforts de sa famille dévouée.



  Comme Au Cinema


588 rue paradis sera la suite de Mayrig, reprenant par morceaux de flashback dans la vie actuelle d'Azad Zakarian (renommé Pierre Zakar dans son métier). Richard Berry devient le héro du film, toujours aux côtés de Claudia Cardinale et d'Omar Sharif grimés et veillis. Pierre Zakar n'est pas devenu ingénieur mais écrivain et metteur en scène de pièces de théâtre célèbres à Paris, à la fierté de ses parents. Il en oublie parfois grâce à qui il tient son rêve chaque jour et ce film nous dévoile un homme qui réalise enfin qui il est et ce qu'il doit.

 

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(cliquez pour agrandir)

 

Une histoire, une vie, une émotion

 

Mayrig & 588 rue paradis (la suite), c'est l'histoire émouvante et littéraire d'une réussite par nécessité et de don d'amour. Henri Verneuil avait écrit un livre racontant sa vie,n traduit en plus de 37 langues à travers le monde... Le cinéma lui a rendu hommage des années après sa mort. Conté par Richard Berry, les notes de narrateur sont primordiales et nous guident tout au long de cette émotion poignante.

Mayrig & 588 rue Paradis, c'est l'histoire simple d'un jeune homme qui a voué son enfance à dépasser son statut d'étranger et qui a passé sa vie d'adulte à rendre hommage à ses origines.

 

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Casting : Claudia Cardinale, Omar Sharif et le petit Cédric Doucet (Azad à 7 ans), dans des rôles absolument extraordinnaires.

Le petit + qui vous fera craquer : Une bande originale essentiellement aux violons et aux cordes, à faire frissonner, de Jean-Claude Petit.

Un film d'anthologie à voir absolument pour les grands passionnés d'histoire, de témoignages, de cinéma classique, de littérature mais aussi pour les amoureux d'histoires poignantes qui font réfléchir.

 

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Une fin poignante et vraie

 

Peu importe que je vous raconte la fin du 1er film "Mayrig" ou pas... Cela ne changera pas votre émotion. Une musique si poignante, une histoire si attachante... La beauté des mots d'Henri Verneuil ne fait qu'enrichir l'ambiance dans laquelle on est.

 

"Je me souviens de ce bal de mes 20 ans, où le temps d'une valse, nous avions effacé la guerre. La lune indifférente aux consignes de sécurité, éclairait la ville interdite de lumières. Je me souviens de ce petit morceau d'or, gravé à mes initiales qui pèse toujours à mon doigt quelques tonnes d'amour.

Mayrig, Ana, Gayané : mes plurielles de mères. Et toi mon père, mon vieux soldat des années difficiles. Je me souviens de mon bonheur d'être ensemble dans cette rue Paradis, qui nous promettait l'éternité. Tandis que chacun de vos cheveux blancs, annonçaient déjà un cimetière de printemps."

 

 

NOTE FINALE : 9/10

 

note film 9 sur 10

 

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