[critique] Le Monde fantastique d'Oz
Ah le Magicien d'Oz et sa chanson culte de chez culte "Somewheeeeeeere over the rainbowwwwwww". Un bon film pour enfants, à regarder à la télé pendant les vacances de Noël.
En 2013, oubliez Dorothy et tous les personnages qui firent le succès du film, le réalisateur Sam Raimi a décidé de vous raconter l'histoire du magicien, son arrivée dans le pays d'Oz et sa rencontre avec les sorcières Théodora, Evanora et Glinda.
Même avec Disney à la production, j'attendais de Raimi un film assez sombre, pas à la Evil Dead évidemment, son film le plus culte, mais quand même noir et suffisamment profond pour contenter les plus grands, mais avec suffisamment de magie et de légèreté pour les plus petits. Malheureusement, Raimi n'a pensé qu'aux petits.
Le film commence sur les chapeaux de roue, en noir et blanc, dans une scène introduisant le personnage d'Oz, magicien charlatan rendu ultra crédible grâce aux charmes de l'acteur James Franco. C'est plaisant à voir et c'est certainement la scène la plus intéressante du film. Une fois arrivé sur Oz, c'est là que ses aventures commencent et que le spectateur de plus de 10 ans va commencer à souffrir. Arrive Theodora, interprétée par une Mila Kunis qui joue un peu trop la sorcière nunuche qui tombe direct sous le charme du magicien et pense que parce qu'il l'a smacké, il va rester avec elle jusqu'à la fin des temps. Arrive ensuite Evanora, la soeur de Theodora, jouée par Rachel Weisz, dont l'interprétation est un peu creuse. La dynamique des deux soeurs sonne donc assez faux, ce qui est dommage pour le reste de l'histoire. Enfin, la moins pire, Glinda, sous les traits de la jolie Michelle Williams, remplit son rôle sans crever l'écran.
Franco arrive à rester à peu près à la hauteur, même si l'histoire ne suit pas. Finalement les personnages les plus intéressants sont secondaires. Il s'agit du singe volant, qui accompagne le magicien et de la petite fille de porcelaine, orpheline. Superbement interprété par Zach Braff, le petit singe a des moments de complicité agréables avec le héros, il apporte aussi de l'humour sympathique. Quant à la fille de porcelaine, on se prend vite d'affection pour elle et on a peur qu'elle tombe et qu'elle se casse !
Côté musique, rien à dire, le maître Elfman est présent. C'est d'ailleurs assez marrant de voir le compositeur préféré de Burton aux commandes quand on sait à quel point Le Monde fantastique d'Oz peut ressembler à Alice au pays des merveilles, une autre production Disney décevante. Comparons un peu les deux films tiens ! Deux réalisateurs de talent, d'un côté Raimi de l'autre Burton. Deux productions Disney. Deux films très colorés ! Deux films à très fort potentiel, qui sont finalement gâché par leur côté trop enfantin/manichéen. Alors attention, je suis un fan des films destinés aux plus jeunes, s'ils ont une portée pour les plus grands. Le parfait exemple est je pense le Roi Lion, qui comporte des grilles de lecture pour toute la famille !
Pour revenir à l'aspect visuel du film, le bilan est aussi mitigé. Raimi nous offre parfois des plans magnifiques, notamment l'arrivée d'Oz en ballon dans le pays inconnu, mais parfois la frontière entre film et dessin animé est trop mince, ce qui est un peu bizarre. La cité d'Emeraude fait assez fausse. La méchante sorcière verte est directement sortie d'un cartoon Disney.
Côté scénario, c'est assez classique et finalement assez plat. Le final, qui raconte quand même l'affrontement entre Oz et les méchants, qui est aussi un peu tout le but du film, est assez chiant, il ne se passe pas grand-chose et les méchants, malgré leurs pouvoirs de ouf, abandonnent assez vite. Les dialogues ne sont pas flamboyants et certaines scènes sont vraiment trop culcul la praline (par exemple la scène avec les bulles).
En bref, je m'attendais à un film avec beaucoup plus d'ampleur. Le Monde fantastique d'Oz ravira les gosses et est complètement adapté à une diffusion sur M6 à Noël. en revanche, pour les adultes qui cherchent de la profondeur, de l'épique et de la bonne Fantasy, passez votre chemin. Etait-ce la volonté de Raimi de faire un film comme ça ? On peut se poser la question... Je pense plutôt que c'est Disney, comme pour Alice au Pays des Merveilles, qui a imposé sa vision des choses, en essayant de faire "comme avant", ce qui ne marche plus du tout maintenant. C'est étonnant d'ailleurs car on a parfois vraiment l'impression que le studio aux grandes oreilles n'a pas compris qu'il fallait arrêté de vivre dans le passé, et pourtant il peut faire un film comme Raiponce, qui utilise à merveille ce qui a fait le succès de Disney mais en le mettant aux goûts du jour.
Note finale : 5,5/10
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