[critique] Le Hobbit... retour en Terre du Milieu !
9 ans après la sortie du dernier opus de la trilogie du Seigneur des Anneaux intitulé Le Retour du Roi, le réalisateur Peter Jackson est retourné en Terre du Milieu après de longs moments d'incertitudes pour porter à l'écran Bilbon le Hobbit, autre livre du génie Tolkien. Antérieur à l'histoire racontée dans le Seigneur des Anneaux, Bilbon le Hobbit raconte l'histoire de Bilbon Sacquet, hobbit partant à l'aventure avec 13 nains et un magicien, Gandalf. C'est pendant cette aventure que le héros va tomber sur l'Anneau Unique, objet central dans l'intrigue du Seigneur des Anneaux.
Bilbon le Hobbit sera comme son aîné adapté en 3 films :
- Le Hobbit : un voyage inattendu, sorti mercredi dernier
- Le Hobbit : la Désolation de Smaug, qui sortira le 11 décembre 2013
- Le Hobbit : histoire d'un aller et retour, qui sortira avant décembre 2014
L'erreur de la comparaison
Beaucoup de personnes ont été déçues par le film car ils s'attendaient à revoir un film au niveau de la précédente trilogie. Personnellement, je trouve que c'est une erreur de le comparer car au départ, le livre est largement inférieur au Seigneur des Anneaux. Moins captivant, moins épique, moins sombre... le Hobbit est avant tout un livre pour enfants alors que le Seigneur des Anneaux se destine plus à un public adulte. Comment en vouloir à Peter Jackson donc ?
Certes le film ne tolère pas la comparaison, mais on ne peut pas le reprocher au réalisateur. Il est resté fidèle au livre, et de ce point de vue là le film ne déçoit pas. Pour égaler le Seigneur des Anneaux, il aurait fallu changer l'histoire. La quête des nains, même si elle reste très intéressante et a un potentiel épique important, est forcément moins captivante que la quête pour détruire le mal absolu. Les personnages, mis à part Thorin, sont psychologiquement moins aboutis que dans le Seigneur des Anneaux. Et tout ceci est bien normal ! N'oublions pas que le Hobbit est un livre pour enfant ! Alors évitons la comparaison.
Des références agréables au Seigneur des Anneaux
Le film a un point fort inné, il procure le plaisir de retourner sur cette bonne Terre du Milieu. Personnages et lieux familiers, intrigue en lien avec celle du Seigneur des Anneaux... c'est forcément émouvant de repenser à ce qu'on ressentait en lisant les livres ou en allant au cinéma il y a 9 ou 10 ans.
Et de ce point de vue là, Peter Jackson nous offre de belles références à sa précédente trilogie. Anciens acteurs de retour le temps d'un caméo, scènes similaires (la première fois que Bilbon met l'Anneau, la difficulté qu'a Gandalf à circuler dans Cul-de-Sac...), références... les fans ne seront pas déçus. Certains me diront que c'est justement en accentuant le lien avec le Seigneur des Anneaux qu'on ne peut s'empêcher de comparer les films. Ce n'est pas faux, mais d'un autre côté même si l'histoire est différente (et c'est justement pour ça qu'il ne faut pas comparer), les personnages, les intrigues, le lieu... tout est lié dans le monde de Tolkien. Du coup, faire des références est une bonne idée à mon sens. Cela permet de bien comprendre le tout qui unit ces oeuvres.
Un film bourré de qualités mais pas exempt de défauts
Peter Jackson reste un excellent réalisateur et il nous le prouve avec ce film. Des plans magnifiques (Erebor est juste grandiose), des effets spéciaux à couper le souffle (Gollum est plus humain que jamais), un souffle épique qui se dégage de certaines scènes... Bref ça reste du haut niveau.
La scène d'énigme avec Gollum est d'ailleurs parfaite, terrifiante, drôle et malsaine à la fois. Andy Serkis a fait un travail sensationnel et il a raison de croire, tout comme Jackson, en la Motion Capture qui est une technique saisissante.
Le dialogue entre Galadriel et Gandalf est très touchant, les moments avec Thorin sont épiques et le personnage devient de plus en plus intéressant au fur et à mesure, Ian McKellen est toujours aussi bon en Gandalf et Martin Freeman est un excellent Bilbon.
Mais malgré tout cela, le film comporte quelques défauts. Des personnages pas attachants à part le trio Gandalf-Bilbon-Thorin, un souffle épique général pas au rendez-vous, quelques longueurs, la mauvaise interprétation de Radagast et surtout une bande originale très décevante (à part le thème des Nains, le reste de la bande son n'est qu'une reprise des thèmes du Seigneur des Anneaux), Peter Jackson aurait peut-être pu arriver à plus transcender le livre. Peut-être la pression de refaire une trilogie aussi culte que la précédente lui a fait peur, et il n'a pas osé prendre des risques. Car le film est un peu académique, ce qui je pense nous empêche de vivre pleinement l'aventure pendant les 2h45.
Un futur malgré tout prometteur
Le premier opus remplit tout de même parfaitement son rôle et ne déçoit pas quand on sait à quoi s'attendre. On passe un bon moment devant l'écran et on prend plaisir à suivre les aventures de Bilbon. Maintenant que l'intrigue est posée et que les personnages sont introduits, on peut donc penser que les prochains opus seront encore mieux, et arriveront à marquer les esprits. La troupe n'a pas terminé ses aventures, et nous avons hâte de découvrir la suite !
NOTE FINALE : 7,5/10
L'avis de François
François, expert du Seigneur des Anneaux et lecteur assidu de ce blog, m'a envoyé son avis que j'ai décidé d'ajouter à l'article, pour que tous puissent le lire !
Il ne faut pas comparer ce film au Seigneur des Anneaux ! Voilà ce qu’on vous répètera, après trois heures dans les mêmes décors, avec les mêmes personnages, la même esthétique, la même musique, le même réalisateur, la même production, les mêmes dessinateurs derrière l’univers, et un budget promotionnel qui n’est sans doute pas sans lien avec les monumentales recettes de la trilogie initiale. Au-delà de ces éléments objectifs, les deux films partagent un autre point commun : leurs qualités. Tous les points forts du Hobbit étaient déjà dans le Seigneur des Anneaux, hormis la chanson des nains et la scène d’Erebor.
Le film est bloqué dans cette comparaison qu’alimentent tous les choix artistiques et en souffre tout du long - et nous avec - : trop long, trop pompeux, acteurs fatigués (Elrond, Gandalf, Galadriel, Frodon… tous sont à la ramasse, bloqués dans leur interprétation par ce qui les définissaient dans les autres films). Il faut la bonne performance de Thorin, Balin, et Bilbo pour éclipser le malaise.
Une scène confirme ça : la rencontre Bilbo – Gollum est magnifique, effrayante et stressante. Cette scène montre bien que l’enjeu principal est de jouer sur les acquis, de raconter l’avant qui compte pour l’après, que personne ne s’intéresse à la quête des nains dont on ne retient que la moitié des noms. La demi-heure qui en présente les enjeux est d’ailleurs une curée.
Idem avec la confrontation Saroumane – Gandalf dans lascène du conseil blanc, miroir de celui qui enverra Frodon en Mordor des années plus tard. Les grands sages discutent de l’avenir de la Terre du Milieu et pendant que l’on est entièrement avec eux, à partager leur peur, à comprendre avec eux les formidables enjeux autour de Dol Guldur, les nains s’en vont. Sans caméra pour les suivre, sans musique, petites fourmis dans la montagne, perdues dans les rouages de l’histoire véritable de la terre du milieu. Ils ne sont rien.
Ce constat est difficile mais il est surtout encourageant, car au fur et à mesure que l’on va avancer dans l’histoire, les enjeux vont se clarifier, et le film va pouvoir assumer pleinement ce qu’il est : un prolongement de la saga originale et de ses enjeux. Oui, il faut comparer ce film au Seigneur des Anneaux, car c’est la filiation entre les deux qui va magnifier tout ce qui va se mettre en place.
Sa note : 7,5/10
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