[Critique] Jusqu'à ce que la fin du monde nous sépare...
Premier long-métrage de Lorene Scafaria, le film raconte l'histoire des 3 dernières semaines de la Terre, condamnée à être détruite par un astéroïde, et de ses habitants, principalement un quadra qui travaille dans les assurances et une fille qui a enchaîné les histoires pas sérieuses.
Un duo improbable
Comme souvent dans les films "romantiques" les contraires s'attirent. Ici d'un côté on a l'américain moyen, largué par sa femme et qui a travaillé toute sa vie dans les assurances (Steve Carell). Complètement lobotomisé et vide, il continue sa vie tranquillement et va même au boulot après l'annonce de la fin du monde ! Non mais sérieux qui va bosser à 3 semaines de la fin ?
De l'autre on retrouve une fille qui enchaîne les mecs, pleine de vie et d'optimisme (Keira Knightley). Fan de rock, elle collectionne les vinyles ce qui offre au film une excellente B.O. Beach Boys, Walker Brothers... que du bon. Et quoi de mieux que le rock pour accompagner la fin du monde ?
Les deux acteurs sont très bons dans ces rôles. En même temps Steve Carell est habitué à ce genre de personnages. Keira Knightley quant à elle se défend, même si elle en fait parfois un peu trop. Elle arrive tout de même à nous émouvoir (surtout pendant une scène au téléphone !).
La fin du monde vue de manière originale
Le film, un peu road movie, est aussi l'occasion de voir la réaction d'autres habitants de la planète vouée à disparaître. Ici pas de Bruce Willis qui va sauver le monde, pas de recherches effectuées par des geeks à lunettes de la NASA, on voit simplement les gens et leur manière de vivre avec cette triste nouvelle. Les uns se lâchent, les autres ne changent pas leur manière d'être, certains se préparent à un monde post apocalyptique et d'autres refusent de savoir quand ils vont mourir. Toutes ces rencontres vont être l'occasion de rire, de réfléchir et même d'être ému (on pense à la scène de la plage).
Grâce à ce mélange des genres, le film arrive à nous faire rire, grâce à l'absurdité de certaines situations ou le comportement de certains personnages. Fin du monde oblige, on sera aussi un peu triste de voir tout cela s'éteindre. Mais c'est surtout l'émotion que l'on retiendra : les scènes de la plage et du téléphone (citées plus haut), la relation entre les deux personnages principaux qui se rapprochent de leur passé et font des retrouvailles avec des proches qui ont compté il y a longtemps et bien évidemment la fin, tout en simplicité. Simplicité c'est d'ailleurs le mot qui définit le mieux le film. Pas de grands blablas qui tirent sur le pathos, pas de scènes larmoyantes, pas de patriotisme débordant dont les américains sont friands... Et c'est ce qui donne tout son charme au film.
En Bref
Un film touchant et rafraîchissant qui nous fait réfléchir sur ce qu'on attend de la vie et sur ce qu'on ferait si on savait que la fin était proche. Une belle surprise.
NOTE FINALE : 7/10
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