[critique] God Bless America...
Céline m'ayant lâchement abandonné pour aller à une quelconque soirée obscure dont je ne préfère pas connaître les détails, je me suis rendu seul à la projection du film "God Bless America", réalisé par Bob Goldthwait et avec Joel Murray et Tara Lynne Barr dans les rôles principaux. Seul ? Non pas seul. (Les uns reconnaîtront ici une référence magistrale au second volet du "Seigneur des Anneaux" tandis que les autres ont encore du boulot...). En effet, j'y suis allé avec mon ami Guylain (rassurez-vous, retenir ou pas son nom n'aura aucune importance pour la suite des évènements, je voulais juste le citer. Le bougre me paya en effet une pinte après la projection, je lui devais bien ça).
Grâce au Club 300 d'Allocine et à Potemkine Films, nous avons donc pu découvrir ce film très sympathique.
Une idée de base intéressante
L'histoire d'un mec censé dans un monde insensé. Un homme avec des valeurs tout à fait louables (qui respecte les autres, qui refuse de se moquer des faibles, un mec bien quoi !) se rend compte de l'absurdité du monde dans lequel il vit. Entre les voisins bruyants, les émissions à la télévision plus débiles les unes que les autres et les relations superficielles entre les gens, il est à bout. Alors quand il apprend qu'il a une tumeur au cerveau, il décide de prendre son flingue et de tuer toutes les personnes les plus viles et stupides qui croisent son chemin.
Voilà le pitch. Les références avec le monde "réel" sont évidentes (et intelligentes puisque le réalisateur s'est amusé à inventer des émissions qui nous rappellent vaguement des trucs connus). Au programme nous retrouvons donc America Superstarz où des candidats chantent devant un jury composé de pseudo-stars de la chanson, un talk show animé par un connard provocateur qui ne laisse pas ses invités se défendre, une émission de télé-réalité qui suit une fille pourrie gâtée et sa famille... Bref que du bon.
Outre la télévision, la "parodie" se développe aussi dans les relations entre les personnages (les collègues qui ne parlent que de ce qu'ils ont écoutés à la radio ou vu sur internet) ou dans leur caractère même (les gens qui font du bruit au cinéma, qui traitent les filles comme des objets...). Tout ce qui est décrit dans le film est très vrai, puisque très bien traité, ce qui donne du sens aux actes de nos héros et ce qui permet de faire passer un message, outre le simple divertissement que procure le côté comique du film.
Des scènes marquantes
Les américains sont puritains (ça rime). Il fallait donc oser sortir des scènes aussi violentes, à la fois loufoques et drôles. Je vous laisse le plaisir de la découverte mais rien que pour deux scènes, déplacez-vous dans la salle obscure la plus proche de chez vous. La première se situe au début du film, quand Frank (Joel Murray) s'imagine en train de massacrer ses voisins. La seconde, sous fond d'Alice Cooper, se passe dans une voiture. Déjà culte.
En parlant de musique, le réalisateur aime le même rock que moi. Il ne m'en faut pas plus pour dire bravo et adorer ! Et puis dans le film il est dit que Green Day c'est de la merde. Quoi dire de plus sinon : Bob Goldthwait, tu as tout compris.
Un duo efficace
Les deux acteurs principaux sont parfaits dans leur rôle. Joel Murray interprète justement, rien qu'avec son regard, l'américain moyen, pas con et blasé de la connerie du monde qui l'entoure. Tara Lynne Barr est tout aussi géniale, en ado vulgaire mais pas trop, intelligente et rêvant d'aventure.
"God Bless America" est donc une petite perle pleine de sincérité, drôle et qui ose aller jusqu'au bout de son idée (cf la fin du film). Loin des blockbusters américains, c'est un film rafraîchissant, comme le furent "Little Miss Sunshine" ou "Juno" (vivement critiqué dans le film d'ailleurs !) qu'il faut aller voir !
NOTE FINALE : 7,5/10
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