[Critique] Dredd : nanar encore et toujours
"Judge Dredd c'est un gros nanar !". Première phrase qu'on dit les copains quand on parlait de la nouvelle adaptation du comics de John Wagner, ou plutôt du "reboot" du film de Danny Cannon en 95 avec Stallone.
Synopsis : Dans un avenir proche, les Etats-Unis ne sont plus qu’un immense désert irradié. Mega City One est une métropole tentaculaire rongée par le vice. La seule forme d’autorité restante est représentée par les juges, une police urbaine qui cumule toutes les fonctions : flic, juge et bourreau. Une nouvelle drogue se propage, la Slo-Mo, qui permet de percevoir la réalité au ralenti. Sa distribution est contrôlée par Ma-Ma, ancienne prostituée, devenue baronne de la drogue. Dredd, le juge ultime, va se voir assigner une mission dans les environs de la tour de Ma-Ma et va devoir s’y confronter.
Un contexte de comics et un passif de nanar
Pour ceux qui ne connaissent pas, Judge Dredd c'est un bon gros film bourrin des années 90 avec un des plus gros acteurs de l'époque et la célèbre réplique "la loi c'est moi" ! L'histoire d'un héro bien sombre (Batman peut aller se rhabiller !) qui fait la loi, juge et exécute les coupables à coup de mitraillette, dans un futur du monde très noir et démoralisant.
A gauche : Stallone en 95 // A droite : Karl Urban en 2012
"Dredd" est donc une nouvelle version et aventure du Juge, réalisé par Pete Travis, qui tente de se rapprocher au plus du comics. Je ne ferais pas de comparaison avec le film de 95 car l'époque est différente, les acteurs aussi, ainsi que le scénario, donc ça ne sert à rien de s'aventurer là dessus. Mais pour être honnête... un nanar reste un nanar : Dredd nous le prouve encore une fois avec sa réalisation et la tournure de l'histoire.
Ce qu'on a apprécié...
Ce qu'on peut accorder à cette version c'est surtout qu'il colle un peu plus au comics, surtout pour l'interprétation du personnage (par Karl Urban, habitué des films de science fiction, que vous avez déjà vu dans Star Treck, Riddick, le Seigneur des Anneaux...) : expressions courtes et cinglantes, Dredd ne sourit jamais ni ne s'émeut, il garde son casque en permanence, la ressemblance avec Robocop est frappante... Le personnage reste froid, sans torture personnelle, sans fioriture. Ce qu'on en attendait !
Le jeu de la méchante du film, Lena Headey (300, Game of Thrones) est aussi très bon. L'impression d'avoir une psychopathe sans pitié, en mode scarface, qui n'hésite pas à tuer tout ce qui bouge pour atteindre les juges !
Petite mention aussi sur le costume des juges qui est 100 fois mieux et plus crédible que celui de 1995 (qui pourtant ressemblait à celui du comics). Bien qu'on ai l'impression d'avoir affaire à un commando spécial un peu futuriste, il colle plus à l'univers des flic/juge/bourreau qu'on imaginait.
Enfin, la scène où un étage prend cher (chut, je n'en dirais pas plus) est assez impressionnante. Bien qu'elle aurait pu être encore plus trash et surtout plus angoissante, les plans de tirs sont assez bien faits !
A noter : J'ai eu l'occasion de le voir en DVD et le graphisme du menu est bien joli ;) C'est tout con mais on ne le dit pas assez. Voilà ! Malheureusement, ce ne sont que les seules choses marquantes du film...
Ce qui en a re-fait un nanar...
Très honnêtement, je n'avais pas beaucoup d'attente sur la réalisation et les plans, j'attendais du gros bourrin. Quant aux décors, je voulais être plongée dans cette Mega City One puante, noire et violente. Enfin, j'avais un espoir pour la B.O...
Mais aucun de ces trois points n'a "sauvé" le film de se démarquer du premier version "nanar" ! Les décors tout d'abord : à part 2 images "vues du ciel" de la ville à moitié détruite, le décor du film sera à 95% les murs et étages de cette tour où aura lieu le combat. Les étages se succèdent et se ressemblent, on a l'impression de revoir "The Raid", l'univers du comics est bien fade dans ce film...
Ensuite la B.O : là non plus, le soleil ne brillera pas. Sans attendre du Eric Serra dans le 5e élément, j'aurais voulu une musique assez battante, angoissante, un thème fort pour le Juge ou les poursuites ou les répliques qui tuent. Mais je n'ai eu qu'un accompagnement de scène en fond sonore, qui n'est pas vraiment écoutable en dehors des images.
Enfin, la réalisation : à part quelques plans bien sympas et cadrés qu'on attend sur Dredd et Ma-Ma (la méchante), les passages sur les prises de la drogue Slo-Mo (comprenez "Slow Motion", comme ça tout le monde pige le truc) sont psychédéliques et te donnent envie de t'arracher les yeux ! Le kaléIdoscope des années 60/70 est de retour avec des images très ralenties (ok c'est le but de cette drogue) et surtout tout plein de paillettes version disco dans le paysage. Les passages sont d'autant plus pénibles quand on a les ralentis sur les mecs qui se font descendre à coup de "bullets in the head" ou dans la joue : les effets se veulent copier l'excellent "300" mais n'y arrive pas. D'ailleurs CineHeroes l'explique très bien dans sa critique que je vous invite aussi à lire !
Et en bonus, le jeu de la "rookie", la jeune recrue du juge Dredd, interprétée par Olivia Thirlby. La pauvre a encore un rôle de minette blonde toute gentille ou sensible car elle lit dans les pensées et émotions des gens. Même si elle va se bouger un peu le cul en fin de film (je n'en dirais pas plus, pas de panique), on a surtout envie de lui mettre une claque pour qu'elle s'énerve un peu plus. Son personnage qui lit les pensées et émotions humaines (faute du scénario) lisse un peu les passages qui auraient pu être plus durs... Je ne parlerais même pas des effets visuels quand elle lit les pensées :(
Note finale : 5/10
Encore une fois, ça dépend de ce que vous en attendez et le style que vous aimez. Nanar-fan et juste attente de bourrinage, c'est bon ! Mais sinon, nous, on n'a pas eu de coup de coeur...
>> sortie en Combo Blu-ray 3D, Blu-ray et DVD le 11 février 2013
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