[Critique] "Des hommes sans loi" : une violence assumée !
C'est une critique un peu spéciale que je vais faire aujourd'hui car je vais beaucoup vous parler de l'amont du film... "Des hommes sans loi" (Lawless en V.O) est un film inspiré d'une histoire vraie, du roman "Pour quelques gouttes d'alcool" (The wettest county in the world en V.O) de Matt Bondurant, un des frères de l'histoire racontée.
(Copyright Metropolitan films / Source Allociné)
Synopsis : Interdit aux moins de 12 ans.1931. Au cœur de l’Amérique en pleine Prohibition, dans le comté de Franklin en Virginie, état célèbre pour sa production d’alcool de contrebande, les trois frères Bondurant sont des trafiquants notoires : Jack, le plus jeune, ambitieux et impulsif, veut transformer la petite affaire familiale en trafic d’envergure. Il rêve de beaux costumes, d’armes, et espère impressionner la sublime Bertha… Howard, le cadet, est le bagarreur de la famille. Loyal, son bon sens se dissout régulièrement dans l’alcool qu’il ne sait pas refuser… Forrest, l’aîné, fait figure de chef et reste déterminé à protéger sa famille des nouvelles règles qu’impose un nouveau monde économique. Lorsque Maggie débarque fuyant Chicago, il la prend aussi sous sa protection. Seuls contre une police corrompue, une justice arbitraire et des gangsters rivaux, les trois frères écrivent leur légende : une lutte pour rester sur leur propre chemin, au cours de la première grande ruée vers l’or du crime.
Basé sur une histoire vraie
- Contexte historique
Petit rappel de la période de Prohibition aux Etats-Unis : au début des années 20, une loi interdisant la fabrication, l'achat ou la vente d'alcool est passée aux USA. Une loi venue de la pression des pasteurs and co pour calmer les addictions et les pires vices de la population. Bien évidemment, s'en ai suivi un traffic illégal dans une grosse partie du pays où chaque habitant tentait de distiller son propre alcool, avec une concentration de parrains du crime spécialisé dans ce traffic d'alcool... à Chicago (et dans les Etats environnants). D'où la naissance et la montée du célèbre Al Capone, Bugs Moran et de l'incorruptible Eliott Ness !
- L'histoire d'une famille et d'une époque
Matt Bondurant, l'écrivain du roman original l'avoue lui-même, le livre s'inspire de beaucoup d'anecdotes de sa famille mais c'est aussi un mix entre des faits divers, des titres de journaux, des faits de l'époque... D'où le fait que "Des hommes de loi" soit inspiré du roman de Matt Bondurant et pas une adaptation. Cependant, en voyant le film, il y a ce côté trés réaliste (parfois plus crédible que les films sur Al Capone) qui nous immerge dans cette période difficile des parrains de la mafié, de la corruption et du crime organisé qui a créé ce qu'est aussi l'Amérique du Nord d'aujourd'hui !
Un sujet déjà vu... ou pas
Malgré une forte hésitation en sortant de la salle, pour déterminer si j'avais aimé le film ou s'il me gênait plus qu'autre chose, il y a un point que j'ai trouvé très positif et qui mérite d'être souligné : l'originalité du sujet. Je m'explique : lorsqu'on entend parler de film ou série sur la période de Prohibition, vous ne passerez pas à côté d'un scénario centré sur un parrain du crime version Al Capone, ou alors l'action se situera à Chicago ou Atlantic City. Rien de mal à ça, mais du coup, l'originalité du sujet est un peu vue et revue... Et seul le jeu des acteurs et la réalisation seront à jugés.
Alors que dans "Des hommes sans loi",on s'attaque au traffic dans un bled perdu, où même le shérif est dans la combine... jusqu'à ce qu'un agent du procureur général vienne s'en mêler et demande sa part. Même quand on parlera du parrain de Chicago, on ne dérivera pas, l'histoire restera toujours centrée sur ce village, cet état, cette famille, cette fraterie et leur combat. J'ai beaucoup aimé le "courage" qu'il fallait pour ne pas aller vers la facilité d'un nom tel qu'Al Capone mais plutôt le risque d'une adaptation d'une biographie. C'est ce qui rend le film encore plus intéressant car on voit un autre angle de cette période !
Un casting inattendu
Il faut avouer que le réalisateur John Hillcoat s'est offert de belles têtes d'affiches. Tom Hardy, fraîchement musclé de "The Dark Knight Rises", en Forrest Bondurant le chef de fraterie proecteur, qui parle peu mais agit durement ; Shia Labeouf en Jack Bondurant, le benjamin de la famille, moins bien taillé que ses frères mais avec de larges ambitions et une sensibilité permanente et Jason Clarke en Howard Bondurant, le frère totalement barjot et alcoolique de l'assemblée.
Mais aussi la belle Jessica Chastain qui sera la véritable touche féminine et sensuelle du film, la jeune Mia Wasikowska (Alice dans la version de Burton) qui jouera la petite prude rebelle et religieuse, Gary Oldman lui aussi fraîchement sorti du dernier Batman, que l'on verra peu à l'écran, jouant un genre de parrain du crime venu de Chicago... et bien évidemment celui qui joue le méchant, l'enfoiré, celui qu'on rêve de voir mourir dans d'attroces souffrances à la fin, et qui sera extra-ordinnairement bon dans son sôle : Guy Pearce en valet du procureur, totalement psychotique et machiavelique !
Bien que tous au style différent, la combinaison de tous ces personnages et surtout de leurs acteurs va se faire à merveille ! D'où cette agréable surprise de voir l'équilibre parfait dans les jeux du scénario et qu'aucun rôle ne dérange.
Une violence difficile et assumée
Il faut le savoir, le film est interdit aux moins de 12 ans en France et je ne serais pas étonnée qu'il le soit pour les moins de 16 ans aux USA. Très honnêtement, on n'est pas dans un film de slasher (Scream...) avec des poches d'hémoglobines toutes les 3 minutes, ni dans 300 ; mais les quelques scènes de violences un peu hardcore vont vous mettre mal à l'aise.
Vous allez tenir votre gorge à ne plus pouvoir respirer, vous allez croiser vos jambes en imaginant le pire (surtout pour ces messieurs), vous tournerez la tête lors des bagarres à mains nues... Les sons ne sont pas imaginés et l'envie de meurtre et de faire mal est omniprésente dans ces scènes, d'où la sensation de réalité qui s'en dégage et qui accentue cette tension et cet effet non masqué et assumé de violence à l'état brut !
Bref, un film a aller voir si vous voulez retrouver une ambiance à la " Broadwalk Empire" ou un thème version "Les Incorruptibles". Mais blindez-vous sur certaines scènes violentes. Et si vous y allez pour Gary Oldman, passez votre chemin, on ne le voit quasiement pas !
>> Sortie le 05 septembre 2012
Note finale : 7/10
>> Retrouvez des exclusivités sur notre page fan www.facebook.com/JustCinemaBlog
>> Retrouvez toutes les bandes-annonces sur notre page www.youtube.com/user/JustCinemaNet
>> Pour nous rejoindre sur facebook (avec des exclu et des concours en plus), c'est juste dessous :
Commenter cet article