[Contre critique] Rogue One, le pire de la rebellion Star Wars
Si Céline a écrit une critique dithyrambique sur le film, je suis beaucoup plus dubitatif sur ce nouvel opus...
Rogue One c'était la promesse du renouveau dans l'univers Star Wars, après un épisode 7 très bon mais qui ne prenait aucun risque, on avait envie d'explorer cet univers sous un autre angle.
Grâce à ce film, on pouvait enfin voir un côté beaucoup plus dur, militaire, de guerre civile, loin de l'opposition manichéenne, et néanmoins très agréable, entre Sith et Jedi.
Malheureusement, le film n'est rien de tout cela, et est une association mathématiquement calculée de plans, de dialogues et de personnages plus clichés les uns que les autres, sans aucune originalité et qui court après les références des films cultes de la licence dont il fait partie.
Retour sur cette triste aventure.
Tel un puceau lors de sa première fois, Rogue One est plein de bonnes intentions mais navrant de maladresse. On sent que Gareth Edwards et toute l'équipe essayent de faire quelque chose de bien, mais mettent à chaque fois les pieds dans le pat. Le film donne l'impression que le réalisateur avait une checklist de tout ce qui devait apparaître, et qu'il a coché au fur et à mesure les cases sans penser au truc global.
Quelques exemples :
- "Il me faut une nouvelle héroïne forte" : Après Rey dans Star Wars 7, la mode est à l'héroïne badass. Notre ami Gareth et Disney se sont donc empressés de caster la talentueuse Felicity Jones et d'écrire un personnage "complexe". Sauf qu'en fait il s'agit simplement d'une fille qui refuse d'embrasser sa destinée et qui arrive à passer de "je m'en fous de vos histoires" à "il faut se battre pour sauver la galaxie" en 3 secondes. Pas très original, pas très inspirant, pas très badass.
- "Il me faut une équipe de choc" : Le vieux sage aveugle version Gandalf du pauvre qui sort des phrases mystérieuses à tout va et qui, avec un simple bâton, arrive à battre des mecs en armure. Son pote plus terre-à-terre qui lui balance toujours des vannes mais en fait, au fond, il l'aime tendrement (#BroLove). Le capitaine/mercenaire, un peu gentil, un peu méchant (bref le Han Solo du pauvre), qui donne des ordres à tout le monde. Le pilote, faire-valoir comique, qu'on prend pour un con mais en fait c'est un héro comme tous les autres. Le robot, clairement le plus intéressant de la liste, avec son humour basé sur le fait qu'il n'est pas humain...
Tout est vu, revu, rerevu. Les personnages sont tellement grotesques qu'on se fout littéralement de ce qui va leur arriver. On peut deviner tout ce qu'ils vont dire et tout ce qu'il vont faire à l'avance. Ils sont posés là au fur et à mesure de l'histoire, sans aucune backstory qui permettrait de s'attacher à eux. Ils arrivent même à se donner des noms doux pour faire genre qu'ils sont meilleurs copains alors qu'ils viennent de se rencontrer.
Bref, il n'y a aucune émotion, aucune âme dans cette équipe qui pourtant part en mission suicide pour sauver la galaxie. Cela devrait nous toucher non ?
- "Il me faut des caméos" : Le film étant chronologiquement lié à l'épisode IV, il faut raccrocher les wagons. On a donc des caméos à tout va, qui pour la plupart ne servent pas du tout l'histoire. Le seul réussi est évidemment Dark Vador, super badass comme il faut, même s'il est là pour faire plaisir aux fans plutôt que pour apporter un réel atout à l'histoire.
Le reste des caméos consiste en des plans de quelques secondes, ou des phrases aussi courtes que des tweets. 100% gratuit, 100% useless.
- "Il me faut de l'épique" : Après tout, il y avait matière à faire un grand film. Même si on connait l'issue de la mission et le destin de la plupart des personnages, cette mission suicide pour voler les plans de l'Etoile de la Mort et redonner espoir à la galaxie, c'est quand même super badass !
Mais non, on essaye de faire des discours "héroïques" avant les batailles, on essaye de faire des beaux plans avec ralentis et grosse musique orchestrale, tout est savamment calculé et du coup la sauce ne prend pas.
- "Il me faut de l'humour" : Les blagues sont d'une facilité déconcertante, les tirades comiques sont attendues, tout est bien dans l'ordre et on suit bien le chemin défini dans tous les films actuels, sans aucunes prises de risque.
- "Il me faut une bande originale mémorable" : N'est pas John Williams qui veut. Il ne suffit pas d'avoir un super orchestre à dispo pour faire une belle BO. Alors on essaye de mettre du violon, des cuivres et toute la clique, mais au final au ne retient que le thème déjà connu.
Conclusion
Vous l'aurez compris, le film essaye de bien faire, mais se plante littéralement à chaque tentative. Tout n'est qu'une simple succession d'éléments, à l'image d'un problème mathématique, sauf qu'il y a grosse erreur de calcul et que le résultat n'est pas bon.
Et encore je n'ai pas parlé des problèmes de rythme, ni du scénario qui prend toutes les facilités à disposition pour en faire le moins possible comme par exemple le coup du "super méga levier qui peut sauver le monde" qui est planté en plein milieu d'une zone non surveillée et non défendue...
Essayer de tout bien faire comme il faut, étape par étape, avec une structure si classique et sans aucune originalité, où tout est attendu, donne un film très froid, très chiant, très déjà-vu et qui n'apporte strictement rien à la licence. Star Wars 7 remplit déjà le rôle du film divertissant et sans prise de risque. A quoi sert donc Rogue One ? A rien.
Note finale : 4/10
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