[critique] Alice de l'autre côté du miroir
Je n'avais pas trop aimé "Alice au pays des merveilles" à la première projection. Je l'ai revue à l'occasion de la sortie de cette suite et il faut avouer que le film est plutôt bon. C'est donc la tête plongée dans le pays des merveilles que je me dirigea vers ce nouvel opus. Verdict ?
Des problèmes de temps...
Pour un film qui s'intéresse à la notion de Temps, ce dernier manque cruellement de rythme. Il y a quelques longueurs et des répétitions ennuyeuses. Quand Alice s'empare par exemple de la chronosphère, elle vogue à travers les eaux temporelles pour sauver son ami le Chapelier. Elle part d'abord dans le passé, puis repart encore plus loin dans le passé, puis la Reine de Coeur part dans le passé, puis ils reviennent dans le présent... Bref trop de voyage temporel tue le voyage temporel.
Autre problème : le Temps lui-même. L'acteur Sasha Baron Cohen, pourtant capable des pires excentricités, est ici assez effacé. Un poil (trop peu) loufoque, un chouilla (trop peu) sérieux, tantôt drôle tantôt grave, rien ne ressort vraiment de son interprétation et de son personnage. Et c'est cela le principal défaut du film.
Un film qui essaye beaucoup sans rien réussir
L'univers absurde de Lewis Carroll est moins présent que dans le premier opus. Les personnages sont moins hauts en couleurs, moins fous... du coup ils perdent un peu leur charme.
Mais cela n'aura pas été gênant s'ils avaient creusé la piste "sombre et sérieuse du film". En effet, le film tente d'apporter plus de profondeur aux personnages, comme le Chapelier et la Reine de Coeur dont les histoires familiales comportent des éléments intéressants. Dans les sujets abordés aussi on tente d'être sérieux : la morale du film, qui montre que chaque minute de notre temps sur terre compte et qu'il faut en profiter. Cela colle avec le deuxième thème du film : la famille. Si le temps doit servir à renforcer les liens avec sa famille, il sert aussi à pardonner. Bref, il y a de bons éléments pour un scénario plus complexe. Malheureusement, le film ne fait que grater cette piste, sans l'appronfondir vraiment.
On a donc un mélange de loufoque, de fun, d'histoires de famille, de morale, de gravité, de tristesse... On ne sait pas dans quel sens regarder. Le film essaye de tout faire en même temps et par conséquent ne fait rien.
Il n'y a d'ailleurs pas de "vrai" méchant dans le film, ce qui n'est pas forcément mauvais, mais cela rend encore plus opaque l'ensemble.
Conclusion
Le premier film était plus efficace car était plus "simple" dans sa façon d'aborder les choses. La quête d'Alice était claire, les personnages loufoques comme il faut, avec une part sombre très juste. Avec le second film, ils se sont brûlés les ailes en essayant de faire plus complexe sans vraiment y arriver.
Avec une morale trop simple, des début de réflexions très intéressantes mais pas creusées, le film peine à trouver sa place. C'est dommage car l'histoire des personnages et leurs relations auraient pu donner des éléments très efficaces.
Note finale : 6/10
>> Pour nous rejoindre sur facebook (avec des exclu et des concours en plus), c'est juste dessous :
Commenter cet article