JustCinema.net - le cinema/films pour les nuls - par Céline Crespin & Guillaume Faou

J'avais envie de commencer une nouvelle série, de découvrir autre chose. Aimant Kevin Spacey et Robin Wright (notre Jenny dans Forest Gump) et sur différentes recommandations, je commence "House of cards". Quelle petite claque dans le jeu d'acteur, dans la réalisation, dans le générique et surtout la musique, dans la perversion et la retranscription de la politique américaine... Bref, une vraie série que je vous recommande en quelques points !

Synopsis : "Frank Underwood, homme politique rusé et vieux briscard de Washington, est prêt à tout pour conquérir le poste "suprême"..."

Traduisez, Franck Underwood (Kevin Spacey) est à un poste de pouvoir à la chambre des représentants démocrate. Connaissant parfaitement les codes et le réseau politique, et avec le soutien de sa femme Claire (Robin Wright), il va manipuler, analyser, ruser pour faire élire un candidat au poste de Président des Etats-Unis... Dans l'objectif d'arriver lui-même à ce poste là.

MIROIR DE LA POLITIQUE A L'AMERICAINE

L'exposition est parfaite. Réseau, arnaque, manipulation, menaces, désinformation, chantage, mensonge ou meurtres parfois, la série a été applaudit pour avoir parfaitement retranscrit les codes et le quotidien de la politique américaine.

C'est d'ailleurs très inquiétant d'imaginer à quel point le milieu politique est semblable à une cours d'école avec des moyens plus importants et une perversité plus avérée. Mais ça rend la série encore plus attractive et fascinante à suivre !

L'ART DE LA MANIPULATION

Avec 35 ans de carrière, Kevin Spacey est le comédien parfait pour ce rôle. Intimidation subtile, expressions masquées, parfois très dur, parfois souriant et souvent cynique, Franck Underwood est amicalement inquiétant.

Un personnage intrigant mais également inquiétant et détestable.

LA FROIDEUR DU COUPLE UNDERWOOD

Robin Wright a souvent exprimé une beauté froide, une classe, un maintien discret. En tant que femme d'homme politique influent souhaitant se venger de ses confrères, le caractère de sa femme Claire va être un véritable soutien dans la première saison.

L'ambition du couple est terriblement véridique. On imagine presque Kevin Spacey à l'oeil manipulateur et Robin Wright aux émotions masquées, être réels.

Toujours blonde, cheveux courts, jupes cigarettes, le look n'est pas celui de Jacky Kennedy mais plutôt l'image d'un homme politique au sexe faible. Très intéressant !

UNE REALISATION DE GRAND NIVEAU

Si la série a beaucoup été associée à David Fincher (pour des raisons publicitaires), il reste surtout le maître de l'ambiance et l'identité visuelle uniquement. Par contre, d'autres réalisateurs tels que Joel Schumacher sont passés derrière la caméra pour des résultats visuels excellents.

Luminosité, plans rapprochés, travelling rares (donc visuellement très posé), grands angles dans les bureaux... La réalisation a permis aux acteurs d'appuyer la gravité de leurs expressions, de leur perversion et de donner un cadre intimiste et très travaillé.

AMBIANCE FAUSEE ET LOURDE

Les éclairages, les décors, les plans larges... donnent une ambiance très pesante autour des personnages. On ne se sent jamais en sécurité et on ressent la "fausseté" de l'ambiance politique.

L'impression est donnée au téléspectateur d'être l'observateur secret de tous les complots et crimes montés. Un régal pour le côté "voyeurisme" humain et pour exploiter notre amour du sang ;-)

SCENARISTE ET BELLES SURPRISES

Eric Roth, scénariste oscarisé pour Forest Gump est un des maîtres de l'écriture de House of Cards. En co-scénariste, Rick Cleveland, spécialiste des intrigues et séries politiques a rajouté ses connaissances sur de nombreux épisodes, apportant une crédibilité supplémentaire aux histoires.

UNE BANDE ORIGINALE ET UN GENERIQUE

Peu connu par nous, public, Jeff Beal est le compositeur du générique de la série House of Cards. Un générique déjà réputé pour son visuel en timelapse réalisé par Andrew Geraci, longtemps photographe pour la navy, qui nous donne un aperçu urbain de Washington D.C et place l'ambiance de la série.

Dans son interview (cliquez ici pour la lire), il précise d'ailleurs que le tournage a duré 6 mois et contenait 120 prises de vues (pour une trentaine retenues dans le générique) !

Après 3 saisons et une belle évolution de l'histoire et des personnages (que je tairais ici pour éviter de spoiler), la prochaine a été confirmée par Netflix et sortira en 2016. Chez Justcinema.net, on a hâte !!!