Top des films Gitan / Tzigane à connaître !
Je profite de l'actualité d'un spectacle "Mémoire d'un vieux Tzigane" du 31 mars au 04 avril 2015 au Théâtre de Ménilmontant, que j'ai pu voir, adorer et que je recommande VIVEMENT, pour faire un petit top de ces films peu médiatisés sur un "peuple" souvent méconnu.
On les appelle Tzigane, Tsigane, Gitan, Bohémien ou encore Manouche ou Roms. Ils sont nomades, ce sont "des gens du voyage", qui vivent en communauté, souvent connus pour leurs campements, leur musique, leur vie joyeuse en clan avec pas grand chose, leurs règles impitoyables d'honneur, leur mafia parfois, leurs traditions et mixité, ou encore leur danse colorée et gaie. Certains grands acteurs ou même Disney et Victor Hugo ont parlé d'eux sans qu'on fasse vraiment le lien et pourtant...
Retour sur 5 films à découvrir ou à revoir, puis un petit mot sur le spectacle en fin d'article !
(Le premier qui me parle de Kendji Girac, le gagnant de The Voice qui chante "Gitano", je lui fait manger des salsifis)
LE BOSSU DE NOTRE DAME
Et oui ! J'étais obligée, car finalement c'est la plus célèbre bohémienne que l'on connaît ! La belle Esmeralda, à la peau hâlée, aux danses lascives et joyeuses, aux jupes colorées, aux musiques engageantes, à la vie décousue des clans de "va-nu-pieds", à la solidarité inconditionnelle et au coeur généreux... Bref, de Victor Hugo aux différents films puis au dessin animé de Disney, c'est probablement celle qui est la plus "clichée" mais la meilleure représentante des valeurs de la tribu Tzigane.
Liberté
Ce film de 2010 avec Marc Lavoine et James Thiérrée, raconte la touchante amitié et solidarité entre quelques français dont une institutrice, et une famille de tziganes sous le régime de Vichy pendant la seconde guerre mondiale. Difficultés, complicités, découvertes des cultures... Le film a été plébiscité à sa sortie et a raison. Le casting est bon, habité par les personnages et l'ambiance de 1943. Un film à voir !
LE GITAN
Un film de 1975 avec Alain Delon, pourtant pas toujours dans nos références. Si le casting complété avec Annie Girardot et Bernard Giraudeau annonce du lourd, la réalisation est très discutable et sans vrai intérêt. Dommage car l'histoire et Alain Delon en gitan, c'est quelque chose ! A première vue on parle beaucoup de gitan = voleur dans ce film mais ça va au-delà de ça et montre un caractère bien trempé, un code d'honneur, une vision différente. Bref, pas forcément représentatif, mais rien que pour Delon, moi je dis oui ;-)
TRANSYLVANIA
Avant "Liberté", Tony Gatlif a réalisé ce film sorti en 2006, avec la superbe Asia Argento en tête d'affiche, accompagnée de Amira Casar. L'histoire d'une tzigane, une rebelle, une amoureuse, qui traverse la Transylvanie pour retrouver celui dont elle est folle. Une relation compliquée, parfois à sens unique, des mentalités pleines de folies dans tous les sens du terme. De la folie dans la façon de gérer les sentiments et la passion, de la folie dans la danse, dans la décadence, dans l'amitié, dans les convenances, dans la transe d'une musique entendue lors de la grande fête d'Hérode. Un film qui ne parle pas à proprement parlé des tziganes mais bien de la passion qui les brûle, des caractères, du voyage... qui vous emporte !
GITANO
Je ne m'étonnerais pas que ce film de 2002 vous soit inconnu, ce n'est pas un rôle très marquant pour Laetitia Casta ou les autres acteurs. Par contre je vous en parle car il révèle un autre côté de la culture gitane : l'honneur, le clan, l'esprit mafia. Avec ses règles à ne pas franchir, à respecter, avec ses menaces, ses crimes. Un homme fasciné par la femme d'un homme. Un homme qui va se battre pour elle, cette infidèle, contre tout un clan qui ne fait pas de cadeau. Sur des airs espagnols, le film reste intéressant à voir pour la forme, pour quelques scènes intenses en bagarres ou sexe. Tout simplement.
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MEMOIRE D'UN VIEUX TZIGANE : un moment suspendu
A première vue, ce spectacle mis en scène par Petia Iourtchenko est un peu ce qu'on pourrait penser d'un film d'auteur : pas accessible à tous, particulier, étonnant, différent. Trop différent peut-être. Ce genre de spectacle peu médiatisé, jugé élitiste sans tête d'affiche connue du grand public... Et pourtant, quel dommage ! Mélange entre jeux d'acteurs/scènes de théâtre, danses et chants, entre couleurs de costumes et claquettes assourdissantes, ce spectacle est un vraie moment suspendu qui vous emporte dans cette culture.
On y découvre des tas de choses, des influences qu'on ne connaissait pas aux tziganes, comme les russes, les danses juives, grecques, irlandaises, les costumes bariolés à l'espagnole, la langue de l'est... Saviez-vous qu'ils avaient fait partie des premiers déportés dans les camps de concentration Nazis avant les juifs ? Moi non. Ce moment est poignant d'ailleurs. Puis rattrapé par des danses enivrantes, percutantes, détonantes. Des danseurs vigoureux, des danseuses envoûtantes. Un instant j'ai cru voir Esmeralda sur scène, oui oui !
Enrobé de quelques chansons aux accents russes, le show offre aussi un dynamisme et un boost incroyable, je vous défie de ne pas bouger vos pieds. Puis ces silences... pesants. J'ai eu l'occasion de revoir David François Moreau le lendemain, je lui ai conseillé ce spectacle en lui parlant des silences, ça l'a fait rire ! Lourds, difficiles, vous mettant mal à l'aise. Mais vite consolés par un nouveau tableau de danse folklorique.
Bref, à voir d'urgence jusqu'au 04 avril 2015 au Théâtre de Ménilmontant (Paris 20e). Faites-moi confiance !
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