Astérix, le Domaine des Dieux - Astier a trouvé la recette de la potion magique
Il s'était déjà brillamment attaqué au monde romain dans le livre 6 de Kaamelott, Alexandre Astier remet sa tunique et part à l'attaque du monument Astérix aux côtés de Louis Clichy. Entre humour, références et hommage, que vaut le nouvel opus de notre gaulois préféré ?
Un délicieux mélange d'univers
Astérix, le Domaine des Dieux c'est la rencontre de deux univers : celui de René Goscinny et Albert Uderzo, créateurs de la BD et celui d'Alexandre Astier, que l'on connaît principalement pour Kaamelott.
Le film rend un vibrant hommage à la BD avec des personnages hauts en couleur, bagarreurs, accros à la potion magique et une histoire qui parle aussi bien aux enfants qu'aux adultes. Le fait que Roger Carel, doubleur historique d'Astérix, soit sorti de sa retraite pour reprendre du service est d'une incroyable efficacité pour se remettre dans le bain. Par ailleurs l'animation, dirigée par Louis Clichy, est formidable et on retrouve tous les traits et les détails de l'univers des irréductibles gaulois qui nous plaisent tant.
Ce respect profond pour l'oeuvre originale n'a pas empêché Astier d'insérer sa propre vision des choses. Il a précisé que M6 lui avait donné de grandes libertés pour l'écriture et la réalisation, ce qui lui a permis de se faire plaisir sur le projet (fondamental même pour une grosse production). On retrouve tout d'abord les voix cultes de Kaamelott : Lionel et Alexandre Astier, Franck Pitiot, Serge Papagalli, Alain Chabat... Mais il y a finalement peu de références à la série culte sur les chevaliers de la table ronde, c'est d'ailleurs une bonne chose. C'est surtout la touche Astier que l'on retrouve, avec des dialogues pointus, des situations absurdes, des personnages idiots, des expressions cultes...
Une double lecture pour un film tout public
Les meilleurs dessins animés / films d'animation sont ceux qui plaisent aux petits comme aux grands. Ici c'est le cas.
Les enfants retiendront l'humour omniprésent, les sangliers et Idéfix qui apportent la touche animalière indispensable, l'aventure à gogo, les baffes, les noms bizarres des personnages... Bref tout ce qui fait le charme de la licence. Gros point pour "Travaillerpluspourgagnerplus", nom romain employé dans le film (même si je ne suis pas sûr que les enfants comprendront cela !).
Les adultes verront des références croustillantes (King Kong, le Seigneur des Anneaux), se reverront gamins lire les BDs (madeleine de Proust quand tu nous tiens). Ils apprécieront aussi le scénario très ancré dans notre temps avec des problématiques telles que le retour à la nature, la ville et ses inconvénients, la mondialisation, l'identité... traitées de manière intelligente et assez juste. Bref cette double lecture qu'il y avait aussi dans certaines BDs.
L'ambition française paie
Visuellement, Astérix est très agréable. Je regrette de ne pas l'avoir vu en 3D tant de nombreux effets dans le film s'y prêtent. On peut considérer que c'est un pari réussi pour M6, dont l'objectif était de continuer à exploiter la licence en y apportant une touche de modernité avec lcette technologie.
D'ailleurs Alexandre Astier, toujours avec sa franchise légendaire, nous a confié que lui comme ses enfants en avaient marre de la 3D, qui assombrit les films. Forcément, il explique qu'avec Astérix ils ont vraiment pensé le film pour qu'il marche en 2D tout en le réalisant pour la 3D.
Les environnements sont réussis, les personnages aussi, la musique est très agréable, quelques scènes dont la course contre le sanglier, la volée des romains ou la construction du Domaine des Dieux sont franchement cool. On sent que l'école américaine a servie puisque Louis Clichy (réalisateur aux côtés d'Astier) est ancien de Pixar qui a travaillé sur Wall-E et Là-haut.
Conclusion
Astérix, le Domaine des Dieux est le film d'animation de cette fin d'année. Entre hommage vibrant à la licence, oeuvre du maître Astier et réalisation impeccable de Louis Clichy, le film conviendra aux petits comme aux grands. Une belle préparation à Noël.
Note finale : 8,5/10
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