[Critique] Gravity : déjà un classique du cinéma !
J'ai longtemps réfléchi à la critique que j'allais écrire à propos de Gravity. J'ai eu la chance de voir le film d'Alfonso Cuaron (Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban, le fils de l'homme...) en avant-première, en grande pompe dans un cinéma à l'écran exceptionnel et avec pas moins de 52 enceintes pour un son impeccable. Beaucoup d'entre vous le verrons dans une salle "normale" ou même en DVD/Bluray, mais cela n'enlèvera rien à l'exception du film, croyez-moi. C'est à voir !
Alors le mieux, c'est que je vous raconte directement l'expérience vécue en regardant ce huit-clos spatial, car finalement Gravity n'est pas simplement à voir, c'est un film à ressentir (vl'a que je fais de la poésie maintenant) !
Petite précision : Gravity n'est PAS un film de science-fiction, tout peut-être réel. Pas d'alien ni rien de tout ça, c'est un peu un Apollo 13 en 20 fois mieux si vous préférez ;-)
Une grand salle. Des centaines de personnes. Certains cinéphiles avertis, d'autres moins. Certains là pour les rumeurs d'un chef d'oeuvre, d'autres pour le réalisateur qu'on aurait la chance de rencontrer ensuite, d'autres aussi pour la curiosité car la bande-annonce et l'affiche n'en livraient pas beaucoup. Même quelques-uns pour voir Sandra Bullock "possiblement" ruiner un bon film...
Les lumières s'éteignent et on entend une respiration intense, maladroite, hésitante, limite malade... Les premières images : la Terre vue de l'espace, un vide noir avec quelques points brillants au loin, la caméra se rapproche, des astronautes, une station internationale... et cette respiration qui s'intensifie. Les premières paroles, le personnage Matt Kowalski (interprété par Georges Clooney) parle à Houston, la base spatiale, puis s'adresse au Docteur Ryan Stone (interprété par Sandra Bullock).
C'est sa respiration à elle. Scientifique bien terrienne, amenée dans l'espace pour un projet, suite à quelques mois d'entrainement. On la sent malade, mal à l'aise, envie de vomir, mal à respirer... A peine quelques minutes devant le film et on se sent déjà mal nous aussi. La bande son est impressionnante. Juste quelques images et quelques secondes de respiration et ça y est, Alfonso Cuaron nous a accroché, il va falloir tenir le rythme s'il ne veut pas qu'on lâche. Mais là, on ne sera pas déçus, loin de là !
D'un seul coup, un accident ! Une pluie de déchets ou météorites, j'avoue que je ne sais plus trop bien, s'abat sur la station. Chocs, sons crissants, tourbillons... On vrille avec eux, on se sent impuissants, on a envie de se raccrocher à quelque chose pour ne pas se laisser emporter dans le vide nous aussi. Même si on entend Clooney, on VIT pour Sandra Bullock, tout est centré sur elle, son inexpérience, guidée par les paroles pro et concentrées de Clooney.
La respiration se coupe... Bullock s'éloigne dans l'espace, sans aucun moyen de revenir, en respirant très fort, si fort qu'on a envie de lui crier "PENSE A TON OXYGENE, CALME TOI !"... Les secondes passent, on la voit vriller... 2 survivants : Clooney et Bullock. Livrés à eux-mêmes. L'un avec des propulseurs, l'autre sans. L'un avec très peu d'oxygène, l'autre avec. L'un sans expérience, l'autre oui. L'un vivant sa dernière mission, l'autre sa première.
Le film s'enchaîne, avec la mission suivante : survivre ! Rejoindre une autre station (pas de bol, y'a plus de métro dans l'espace à cette heure-ci). Mais ça serait si simple s'il n'y avait pas d'autres emmerdes sur le chemin.
On est déjà à 30 minutes du film et on se ronge les ongles en ce disant qu'il va forcément y avoir d'autres galères sinon, soit ce film est une arnaque, soit c'est du suspens à la chaîne. Banco, 2e solution !
Avec des prises de vues incroyables, des zoom passant à travers le casque/vitre d'astronaute, et une bande son inédite, le réalisateur nous offre un voyage pour l'espace mais aussi pour un périple de survie.
A partir d'ici, je ne peux plus vous révéler l'histoire car ce serait vous spoiler la suite et elle MERITE d'être vécue, vue, entendue. Mais je peux vous assurer 5 choses à propos de Gravity :
- Vous ne verrez jamais plus Sandra Bullock comme avant ! Elle est PUREMENT INCROYABLE ! Adieu tous les films de pseudo comédies romantiques depuis les années 2000. Elle revient à un niveau auquel on ne l'avait jamais vu (quoi qu'aperçu dans "Le droit de tuer" avec Joel Schumacher avec Matthew McConaughey et Samuel L Jackson). Vous aurez autant peur qu'elle, vous abandonnerez avec elle, vous aurez envie de vous battre avec elle, vous craquerez avec elle, vous survivrez (ou pas) avec elle...
- James Cameron a qualifié Gravity de nouvel "2001 Odyssée de l'espace" et il a bien raison. Que ça soit au niveau du culot du scénario ou de la réalisation, Cuaron signe un véritable chef d'oeuvre qui va devenir un classique.
- Le son vous mettra mal à l'aise. Avec la phrase "il n'y a aucun son dans l'espace", le film laissait présager qu'il serait très silencieux. Et pourtant, on en prend plein les oreilles, même lorsque tout son se fait happer d'un coup, comme un appel d'air.
- Comme je vous l'ai dit, Gravity est un film qui se vit, qui se ressent. On ne peut pas s'empêcher de s'impliquer, de se demander ce qu'on aurait fait, si l'instinct de survie est si fort, où on aurait abandonné... Et c'est là toute la force du film.
- En 2013, on est habitué à voir des films en 3D, bien que critiquable, les effets visuels sont souvent au rendez-vous. Qualité de l'image très précise, couleurs intensifiées, profondeurs des champs, beaucoup d'effets à 360°... Et avec un film se déroulant dans l'espace, on ne s'attend pas spécialement à être surpris. On se dit qu'ils ont tourné ça sur fond vert avec des souffleries, un spot en guise de soleil et des petites loupiotes d'étoiles rajoutées à l'ordinateur. Et ben même en sachant tout ça, Alfonso Cuaron a réussi à nous faire vibrer et à nous offrir encore plus. D'autres plans, d'autres technologies, d'autres paysages...
Tout comme l'Odysée de Pi pour Ang Li , il aura fallu 4 à 5 ans à Alfonso Cuaron pour réaliser Gravity. 2013 nous a offert des réalisateurs qui ont compris que rien ne valait les scénarios originaux + une vision nouvelle du cinéma, du grand cinéma, du vrai cinéma...
De nombreuses anecdotes du film sont disponibles sur Allociné >> Secrets de tournage de Gravity
Note finale : 10/10
Et voici une petite vidéo bonus pour les plus curieux : l'avis du film vu par un astronaute français !
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