[critique] Star Trek : Into Darkness
Qo' ghItlh tlhIngan mo' qatlh. QoS.
Pour ceux qui ne parlent pas Klingon, la phrase ci-dessus veut dire, de manière très approximative, que je suis désolé mais que je n'écrirai pas en Klingon car c'est trop compliqué ! J'ai à peu près passé 10 minutes à écrire cette phrase et je ne suis même pas certain de la traduction. Autant dire une utilisation de mon temps des plus inutiles et inefficaces.
Star Trek : Into Darkness, la suite de Star Trek (2009) par le même réalisateur, J.J. Abrams, très attendu par les amateurs du genre, est assez monumental et je m'efforcerai de vous expliquer pourquoi sans vous dévoiler les intrigues de l'histoire !
Le film suit encore et toujours le capitaine Kirk et son équipage, toujours dans leurs premières années à bord de l'U.S.S Enterprise, fleuron de la flotte de Starfleet, dont la mission première est de récolter des informations sur l'Univers.
On prend les mêmes et on recommence
On retrouve des similitudes dans l'histoire et la façon dont s'enchaîne les évènements entre ce film et le précédent, et aussi dans les caractères des méchants. Ici plus de Nero et de sa tête de Romulien, mais bien un humain qui donne du fil à retordre à notre équipage.
Pour rappel, cette bande de joyeux lurons se composent du capitaine Kirk (Chris Pine), de son second Spock (Zachary Quinto), de Scotty (Simon Pegg) l'ingénieur écossais, de McCoy (Karl Urban) le médecin, de Pavel Chekov (Anton Yelchin) chargé de la navigation, d'Hikaru Sulu (John Cho) le pilote et enfin de la belle Nyota Uhura (Zoe Saldana) chargée des communications.
On prend plaisir à retrouver tout ce beau monde, si bien présenté dans le premier film. Les relations très ambiguës entre Kirk et Spock, l'humour très écossais de Scotty, l'accent à couper au couteau de Chekov ou les bougonneries de McCoy... C'est une famille que l'on connaît bien et qu'Abrams avait su faire renaître avec brio.
Même équipe, nouveau méchant, c'est le brillant Benedict Cumberbatch (de la série Sherlock notamment) qui remplace Eric Bana dans le rôle du bad guy. Et là, on peut dire que c'est réussi ! Froid, cruel, fort, intelligent, machiavélique, manipulateur... on se demande même parfois s'il est vraiment méchant, si finalement on peut lui faire confiance ou pas. Comme dans les premier film, des raisons et des motivations l'animent pour faire le mal, ce n'est pas juste un mec méchant parce qu'il en faut un dans le film. Benedict est parfait dans le rôle, et nous offre des beaux moments. Plus dans la subtilité que son prédécesseur, il est tout aussi effrayant et puissant, voire plus, et va bien faire morfler l'équipage de Kirk, mais on ne vous dira pas jusqu'où !
En tout cas les acteurs sont vraiment tous impeccables dans leurs rôles, ce qui soude vraiment tout le reste, la base du film et de la saga étant l'équipage de l'Enterprise. Chris Pine est nonchalant, impulsif mais prend de la maturité au fur et à mesure qu'avance le film, Zachary Quinto est toujours parfait en retenu, on sent que son personnage bout littéralement de l'intérieur, tiraillé entre son côté Vulcain et humain. Et Benedict Cumberbatch évidemment nous offre une prestation exemplaire, dont il nous avait déjà habitué dans Sherlock.
Des effets spéciaux à couper le souffle
Visuellement, le film est quasiment parfait. J'ai eu la chance de le voir en IMAX, et en 3D, ce qui augmente de manière considérable l'immersion dans l'action. Même si la 3D est pas très utile, sauf à 2 moments où elle est bien utilisée, il faut reconnaître la qualité du travail de J.J. Abrams et son équipe en charge des effets spéciaux : vaisseaux grandioses, scènes dans l'espace à couper le souffle, extraterrestres plus vrais que nature (on voit du Klingon, ça fait peur), planète avec des forêts rouges ou un désert lunaire et bien sûr la Terre, Londres et San Francisco notamment, magnifiques, et qui gardent quelques vestigent d'un lointain passé. De la grande Science-fiction !
Deux scènes, parmis tant d'autres, à retenir : le film s'ouvre sur une course poursuite entre Kirk et McCoy versus des indigènes. La forêt rouge dans laquelle les personnages évoluent est très belle, très pop avec ses couleurs vives, et tellement bien réalisée qu'on croirait être dedans. L'autre scène époustouflante dont je souhaite vous parler se déroule plus tard dans le film, quand Kirk doit traverser un champ de débris dans l'espace en combinaison spatiale et à toute vitesse. Véritable course d'obstacle dans le grand vide, ce moment hors du vaisseau nous coupe le souffle et la tension monte à chaque seconde, la gorge se serre et on attend de voir si Kirk va réussir ce qu'il a entreprit.
Bon par contre, même si c'est sympa à petite dose, J.J. Abrams nous bombarde de lens flares, vous savez ces raies lumineuses dont le réalisateur est friand. Parfois c'est vraiment too much, notamment une scène où un personnage parle et est carrément coupé en deux par un trait lumineux.
Une histoire efficace
Même si on retrouve de nombreuses similitudes avec le premier film, l'histoire donne un souffle supplémentaire au film. Le méchant très charismatique, son histoire et sa personnalité apportent, à la manière d'un Dark Knight, beaucoup au film.
La relation compliquée entre Kirk et Spock, tantôt amicale, tantôt dans l'icompréhension totale mais toujours fusionnelle constitue le noyau dur de l'histoire, sur lequel viennent s'ajouter les autres membres de l'équipage, créant un ensemble très hétérogène mais diablement soudé, une véritable famille qu'on apprécie tout de suite. L'humour est au rendez-vous avec des répliques et des scènes parfaitement intégrées dans le reste de l'histoire.
Pour ce qui est des rebondissements, vous allez être servis. Vers le début du film, quand l'ennemi commence à se faire connaître, il y aura une scène touchante que l'on attendait pas forcément. Les motivations des uns et des autres sont aussi sources de questionnement et on se surprend à réfléchir sur ce qu'on ferait à la place des personnages. Comme dans un Game of Thrones, les personnages ne sont pas tout blanc ou tout noir, mais ont vraiment une ambiguïté plaisante.
L'émotion présente aussi dans le film apporte la dernière couche qu'il fallait pour faire un très beau film. Certains diront qu'il y a moins d'émotions que dans le premier, je pense qu'il y en a autant mais de manière plus subtile. Dans le premier, la destruction de la planète Vulcain était forcément un grand moment, mais ce n'est pas parce que J.J. ne détruit pas de planète dans celui-là que l'émotion n'est pas au rendez-vous. Plus dans les personnages et leurs relations, on ne frissone pas que grâce à l'action mais aussi par le jeu des acteurs, poussé par des plans de caméra très centrés sur les visages. Cette famille unie qui se voit déchirée à cause d'un ennemi puissant et qui doit, malgré les pertes, être plus soudée que jamais et se battre, pour resortir grandie... C'est vraiment une dimension que l'on voit peut dans les films de SF ou même d'action/aventure de nos jours.
Le film se place parfaitement entre le premier et le reste de la série, décrivant l'arrivée à maturité de l'équipage grâce à l'adversité, les erreurs commises et les secrets dévoilés. Les multiples aventures d'exploration peuvent commencer et nous espèrons en avoir un aperçu dans un éventuel Star Trek 3 !
Je ne parlerai pas des incohérences ou des choses qui fâchent ici, tant le film remplit son contrat. Epique, émouvant, beau, très bien réalisé, drôle, J.J. Abrams nous offre un film d'action et d'aventure avec un grand A, de la grande SF que l'on a plus l'habitude de voir au cinéma, alors on lui pardonne volontiers. Laissez-vous emporter dans le film, dans sa magie et profitez de ce très beau moment de cinéma, qui vous mettra certainement des étoiles dans les yeux.
Note finale : 9/10
A suivre : compte rendu de la Master Class de J.J. Abrams, que l'on a rencontré à l'issu de la projection ! On a des photos et son autographe !
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