[critique] L'écume des jours
Adapté du roman de Boris Vian du même nom, l’Ecume des jours est le nouveau film de Michel Gondry. La littérature ne faisant pas partie de mes hobbies, je n’ai pas lu le roman, je découvrais donc le film et son univers si singulier pour la première fois.
L’histoire suit Colin (Romain Duris), accompagné de son ami Chick (Gad Elmaleh) et de son cuisinier Nicolas (Omar Sy), qui tombe amoureux de Chloé (Audrey Tautou). Ce couple sera tout de suite très heureux jusqu’à ce que Chloé soit malade.
Adapté du roman de Boris Vian du même nom, l’écume des jours est le nouveau film de Michel Gondry. La littérature ne faisant pas partie de mes hobbies, je n’ai pas lu le roman, je découvrais donc le film et son univers si singulier pour la première fois.
L’histoire suit Colin (Romain Duris), accompagné de son ami Chick (Gad Elmaleh) et de son cuisinier Nicolas (Omar Sy), qui tombe amoureux de Chloé (Audrey Tautou). Ce couple sera tout de suite très heureux jusqu’à ce que Chloé soit malade.
L’univers de Vian porté à l’écran par Gondry est très intéressant, singulier et évidemment nous n’avons pas l’habitude de voir ça au cinéma. C’est un univers absurde et inversé, par exemple Chick est un grand amateur du philosophe Jean-Sol Partre, contrepèterie du nom Jean-Paul Sartre. Dans ce monde les ouvriers sont riches, les ingénieurs sont pauvres, les agendas sont des rubik’s cubes, les maladies des fleurs et les petits fours sont servis littéralement dans des fours de petite taille et les armes ont besoin de chaleur humaine pour fonctionner. Très poétique, c’est assez plaisant de voir l’univers de Gondry se mélanger parfaitement à celui de Vian. Malheureusement, parfois c’est un peu trop haut perché pour que l’on comprenne tout ou que l’on puisse profiter de l’histoire. L’utilité de la souris par exemple est encore obscure pour moi, et c’est dommage de ne pas pouvoir tout comprendre car cela empêche de profiter du reste de cet univers pourtant intéressant. Je ne pense pas que le fait de ne pas connaitre le livre m’a empêché de comprendre certaines choses, sachant que j’ai cru comprendre qu’il était déjà bien barré.
Concernant les acteurs, le duo Duris/Tautou fonctionne bien. Tautou a un charme fou dans le film, pourtant je ne suis pas son premier fan, et Duris remplit bien son rôle. La scène du mariage, quand ils sortent de l’église, est très jolie, on voit bien que le couple nage dans le bonheur (vous comprendrez si vous allez voir le film). Pour le reste, un peu déçu d’Omar Sy qui nous avait habitués à mieux et un Gad Elmaleh effacé. L’histoire d’amour aurait pu être plus impactante mais comme je l’ai dit, il est assez difficile de se mettre à la place des personnages ou de bien ressentir les choses tant l’univers visuel du film est alambiqué.
L’histoire n’a rien d’un conte de fée et on voit la déchéance des différents personnages, soit à cause de la maladie, soit à cause de l’addiction. Le fait que la maison de Colin et Chloé devienne de plus en plus sombre au fur et à mesure que la maladie de cette dernière progresse est très bien trouvé. Cela montre bien que la maladie n’envahit pas que le corps de la personne malade mais impacte aussi les proches et leur comportement. Colin, pour soigner sa femme, se retrouve à faire des métiers absurdes, comme donner sa chaleur humaine pour faire des armes ou annoncer aux gens ce qui va leur arriver un jour avant que cela leur arrive. Cette idée de l’absurdité du travail obligatoire est aussi intéressante et bien traitée grâce aux scènes loufoques de Gondry. Une des tâches de Colin est d’ailleurs de participer à l’écriture de sa propre histoire. En effet, le réalisateur a décidé de rendre hommage au livre de Vian de manière physique, en intégrant des scènes où des gens écrivent à la chaîne sur des machines à écrire défilant devant eux les chapitres racontant les aventures des personnages. Ironie de la chose, Colin n’arrive pas à terminer la phrase qu’il doit écrire, preuve que son destin et celui de ses amis est écrit et qu’il ne peut rien faire pour changer ça.
Concernant les effets spéciaux, le réalisateur a opté pour le old school, comme le stop motion. Cette technique rappelle forcément l’univers de Burton. Comme précise Gondry, il voulait un rapport naturel aux objets, en montrant aussi leurs imperfections. Il y a aussi un petit dessin animé très simple fait avec les dessins que fait Chloé pendant le film. Anecdote rigolote, c’est vraiment Audrey Tautou qui a dessiné ces œuvres, nous pouvons donc admirer son talent d’artiste dans tous les sens du terme ! Pour les jambes déformées des acteurs quand ils dansent, c’est pareil, le réalisateur opte pour l’artisanal en attachant des prothèses pour laisser à son casting la liberté de leurs mouvements, plutôt que d’utiliser un trucage numérique où les mouvements auraient été imposés. Ce côté très authentique très propre à Gondry est pertinent et assez plaisant.
En bref, l’écume des jours est une histoire intéressante dans un univers singulier mais qui est beaucoup trop haut perché et alambiqué, malgré de nombreuses bonnes idées, pour me parler. Et pourtant j’aime le loufoque ! L’identification aux personnages est impossible tellement le monde dans lequel ils évoluent est fou. Pour une histoire d’amour, c’est dommage. Ce n’est pas mon trip. En revanche le film reste assez poétique et les afficionados de Gondry devraient appréciés. Je préfère pour ma part rester sur la planète Terre !
Note finale : 5,5/10
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